Le Chanoine J. Alfred Côté, le bâtisseur…
Le 5 septembre 1929, c’était l’érection canonique de la paroisse Notre-Dame de Recouvrance de Québec-Ouest, par son Éminence le cardinal Raymond-Marie Rouleau, archevêque de Québec.
Le premier curé, l’abbé Georges Côté prenait possession de sa cure. Comme il n’y avait pas de presbytère, il établit temporairement sa résidence chez M. le curé Israël Laroche de la jeune paroisse de St-Joseph de Québec. Par après, il s’installait à loyer chez M. Benoit de l’avenue Proulx qui était à ce moment la rue Van Dyke. Plus tard, il demeurait dans la maison que sa mère possédait et habitait au coin des rues Beaucage et Bélanger.
La paroisse était fondée, il fallait maintenant qu’elle vive.
Le premier mariage eut lieu le lundi 30 septembre 1929, Lucien Genest et Germaine Ouellet unissaient leur destinée et le lendemain l’abbé Georges Côté baptisait Joseph-Omer-Claude Genest fils de Lauréat Genest et de Cécile Drolet. De même, on retrouve dans les archives le décès de Mlle Marie-Paule Simard, fille de Joseph Simard décédée le 5 octobre et inhumée le 7 octobre à l’âge de 8 ans 9 mois 3 jours. Signé : Georges Côté, prêtre.
Entre les heures de ministère, le nouveau curé et les paroissiens se mirent à la besogne pour construire une chapelle de capacité de quelques centaines de personnes. La bâtisse très rudimentaire, quelques chaises, une ancienne chaire de l’église St-Roch et un petit clocher agrémenté d’une vieille cloche de locomotive. Mais l’important était une maison pour prier Dieu et sa sainte Mère.
C’est M. le curé lui-même qui remplissait à la fois les fonctions de sacristain, de laveur de planchers, de chauffeur de fournaise, etc… et tout cela sans aucun salaire.
Le vendredi 11 avril 1930, on y célébrait la première messe et la joie était grande, tout le monde se regardait et personne n’en croyait ses yeux.
Cette même année, la première œuvre à voir le jour fut la conférence St-Vincent de Paul car les pauvres étaient fort nombreux. De plus, la congrégation des enfants de Marie fut fondée afin de grouper les jeunes filles et les former à l’esprit de piété. La Société St-Jean-Baptiste de Notre-Dame de Recouvrance fut fondée, pour sa part, en février 1931.
Le dimanche 9 juillet 1933, c’est officiel, monsieur le curé annonçait la nomination d’un nouveau curé à Québec-Ouest; si les paroissiens n’ont rien gagné à l’échange, ils n’ont rien perdu non plus. Ils perdaient un apôtre pour un autre apôtre aussi plein de zèle et de charité pour les pauvres.
Ainsi, le dimanche 30 juillet 1933, le nouveau curé l’abbé J. Alfred Côté (frère de Georges le premier curé) arrivait dans la paroisse sans tambour, ni trompette puisque, dans le temps, la mode des intronisations n’existait pas. Après les émotions des premiers jours, c’est la vie quotidienne qui s’imposa avec ses joies et ses peines.
Le nouveau curé allait bénéficier d’un presbytère grâce à la décision des marguillers qui achetèrent la maison de Mme Côté (coin Beaucage et Bélanger).
L’année 1934 vit naître à Québec-Ouest des organisations très utiles et même nécessaires: « La Ligue des propriétaires », « La Caisse populaire » et « Le Comité Paroissial ».
Le 29 juillet 1934, un premier vicaire M. l’abbé Albert Binet vint seconder le zèle du curé qui avait fort à faire dans l’organisation de sa paroisse.
En septembre 1936, 112 enfants n’avaient pas leur place au couvent. Nous lisons au prône du 6 septembre 1936, la solution que Monsieur le curé, alors président de la Commission Scolaire, voulait y apporter : « Mes Frères, vous êtes au courant de la situation scolaire. Actuellement 112 enfants n’ont pas de classe et on travaille à préparer une classe pour 48 élèves. J’espère que dans une semaine, avec un peu de travail de menuiserie et de blanchissage, la classe sera prête à recevoir ces 48 enfants. Je remercie les ouvriers qui ont fait le ciment de la cave à charbon transformée en classe. On ne voit pas ça souvent, une soute à charbon servir de classe, mais on le verra en notre paroisse. Quand on est pauvre et en faillite, on fait les sacrifices voulus et on se contente de ce qu’on a, fut-ce même une cave. Cependant, la question des écoles n’est pas réglée d’autant pour cela ».
À travers toutes ces péripéties, le bien se continue et différents organismes surgissent grâce à l’initiative des pasteurs et des paroissiens. Novembre 1936 connût la fondation de la ligue du Sacré-Cœur.
La ligue travaille par toutes sortes de moyens à faire aimer mieux le Sacré-Cœur et principalement par le journal « L’Éclair du Sacré-Cœur » qu’elle fonda en 1952. En 1937, naquit également la J.O.C. (Jeunesse ouvrière catholique).
Le 21 novembre 1937, le curé eut la grande joie de voir la bénédiction de son premier collège, et ce, malgré toutes les difficultés rencontrées. Cela fut bon et très bon puisqu’il fut nécessaire d’agrandir les écoles en 1940.
Ainsi le 24 avril 1939, le contrat d’engagement de 400,00$ des Frères Maristes était signé par le C.F. Louis-Gustave et monsieur l’abbé J. Alfred Côté, curé et président de la Commission scolaire de Québec-Ouest.
Il y a quelques années une école primaire sise sur la rue Bélanger portait son nom mais le nom fut modifié pour école Sans Frontière. De plus, une avenue sise sur l’un des côtés de l’église de la paroisse porte désormais son nom en souvenir de son œuvre.
Source : Album-souvenir du jubilé d’or de la paroisse Notre-Dame de Recouvrance (1979)